Chantiers HEAC : une lutte payante mais un accord fragile

HEAC : Hydrogen Environmentally Assisted Cracking

Depuis le début des chantiers HEAC A380 Emirates en décembre 2022 qui se déroulent dans les hangars Lagardère (Toulouse), nos collègues Working Parties Managers (WPM) de SBC rencontrent des conditions de travail inédites et extrêmement éprouvantes. Devant le peu d’empressement de la direction à résoudre ces problèmes, ils se sont mobilisés. Et dans leur démarche, ils ont fait appel à la CGT pour exprimer leurs revendications auprès de la direction. Celle-ci a dû ouvrir à la hâte des négociations qui ont permis des avancées fragiles alors que d’autres lignes de chantiers HEAC doivent ouvrir sans perspectives d’embauches rapides. Explications.

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Un accord global bien éloigné des revendications

Pour défendre la prise en compte des revendications formulées de longue date par l’équipe WPM, la CGT a travaillé étroitement avec eux pour comprendre leur métier et préparer la négociation d’un accord chantiers / assistances techniques / essais début 2022, négociation au cours de laquelle la CGT a porté méthodiquement et avec force leur revendications.

Mais la direction n’a pas voulu accéder à leur demande en accouchant d’un accord peu ambitieux et flou, qui ne prend en compte ni les réalités de leurs conditions de travail très spécifiques, notamment à Toulouse, ni leur aspiration à une meilleure reconnaissance de leur métier. En conséquence, la CGT ne l’a pas signé.

Et patatra, voilà HEAC !

L’équipe WPM a alerté la CGT dès janvier 2023 concernant de nouvelles conditions de travail rencontrées depuis fin 2022 sur un nouveau type de chantier à Toulouse appelé HEAC : travail 6 jours sur 7, y compris les jours ACT à Noël et les jours fériés, sans prise de récupérations, ni paiement des primes. Cette équipe est composée de personnes très qualifiées (part-145), expérimentées, difficiles à recruter, passionnées par leur métier, mais que ce contexte très difficile a réussi à pousser à bout (burn-out, difficultés familiales, mobilité).

Face à cette situation inacceptable et face à l’immobilisme de la direction pour y remédier, l’équipe des WPM a rédigé une lettre de revendications précises à l’attention du DRH et a demandé à la CGT de faire un appel à la grève sur un mois. De plus, ils ont appelé les autres personnels des chantiers touchés par les mêmes contraintes (TSM, préparateurs et mécaniciens) à les rejoindre pour avoir plus de poids dans cette bataille.

Quelques jours après l’appel à la grève, la direction a ouvert des négociations dédiées aux chantiers HEAC. Et devant le risque de poursuite du mouvement de grève émanant de cette équipe déterminée et unie, la direction a dû faire les concessions que l’on retrouve dans l’accord HEAC.

Des avancées ?

Pour l’équipe WPM, cet accord HEAC permet d’acter une première étape et représente un socle de revendications pour démarrer la renégociation de l’accord global qui s’ouvrira en décembre 2023. D’ici là, cet accord HEAC reste fragile car les modalités de travail entre Noël et le jour de l’an 2023 restent à négocier. Et surtout, d’autres lignes de chantiers  HEAC vont ouvrir prochainement sans perspectives d’embauches rapides. De nouvelles dégradations de leurs conditions pourraient donc survenir malgré cet accord.

Et maintenant ?

La lutte construite par l’équipe WPM a démontré son efficacité ! Aussi, en vue de la renégociation fin 2023 de l’accord global chantiers / assistances techniques / essais, la CGT continuera d’accompagner les salariés impliqués sur les chantiers, en amplifiant et en élargissant la mobilisation aux autres populations soumises aux mêmes contraintes, notamment les TSM et les préparateurs d’Airbus SAS, les mécaniciens (cols bleus) et NDT d’Airbus Opérations SAS, populations dont les difficultés n’ont clairement pas été prises en compte dans cet accord HEAC. Ils devront se mobiliser avec les WPM pour obtenir eux aussi des concessions de la part de la direction dans le futur accord global 2024.

 

 

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