Question
Bonjour,
Je vous écris concernant l’accord de politique Salariale. Dans le mail envoyé par la direction, ils disent concernant le SMH (Salaires Minima Hiérarchiques) : « Il a été convenu de revaloriser de 3,5 % en moyenne, la grille annuelle de SMH pour une mise en application le 1er septembre 2024. La mise au SMH mensuel (SMH annuel divisé par 13) est utilisée uniquement dans les cas de promotion, du changement de durée du travail (passage au forfait horaire ou au forfait annuel en jours) et de l’embauche. »
Q1 : Je trouve cette mesure très injuste pour les travailleurs qui vont se mettre au niveau du SMH les en juillet (voire, tous les jeunes employés). Cela voudra dire qu’ un ancien travailleur (embauché avant septembre) gardera son salaire SMH fixé en 2023 et que ne pourra changer qu’en cas de AI ou AG, lorsqu’un nouvel embauché prendra le SMH revalorisé en 2024.
Q2 : Et même plus que ça : de façon générale, on aura des gens qui seront payés systématiquement en dessous du SMH de leur catégorie de façon permanente. Cela n’était pas le cas avant RELOAD, où on nous mettait le salaire au SMH le mois de janvier après le changement de catégorie.
Q3 : Avez-vous planifié de renégocier ce point?
Réponse CGT
Q1 – Oui en effet, sauf promotion ou changement d’horaire, le salaire 2024 des salariés présents avant septembre 2024 ne bougera pas s’ils sont ratrappés par les SMH annuels. Ils/elles recevront simplement un « complément annuel de rémunération » versé en 2025 (voir paragraphe 9.3.4 de l’accord RELOAD) afin de mettre leur rémunération au SMH annuel. A noter que la rémunération annuelle 2024 n’augmentera pas s’il y a des AG/AI car celles-ci absorberont en partie le complément de rémunération perçu pour 2024… A noter qu’en cas de déclassement (changement de poste vers une classification inférieure), le complément de rémunération sera diminué ou perdu selon le SMH la classification du nouveau poste… Pour ces raisons et d’autres, la CGT n’a pas signé RELOAD ni la nouvelle convention collective !
Q2 – En effet, pour les positions I et II, il y avait une promotion automatique tous les 3 ans avec une mise au SMH mensuel (= annuel divisé par 12) au début de l’année suivante. Lors des négociations de la politique salariale groupe Airbus qui viennent de se terminer (non signées par la CGT), nous avons revendiqué une mise au SMH automatique dès le dépassement par la grille. Ce que la direction a refusé et que d’autres organisations syndicales (OS) signataires (CFE-CGC, FO et CFTC) n’ont pas demandé… Pour les négociations groupe des grilles SMH et du point d’ancienneté et les négociations NAO par division des AG/AI (qui ne suivent pas l’inflation depuis plusieurs années…), tant que les salariés ne se mobiliseront pas (par la grève notamment), la direction continuera d’avancer dans son intérêt c’est-à-dire celui de minimiser le coût du travail pour avantager la rentabilité actionariale !
Q3 – Pour renégocier ce point, il faut « dénoncer » l’accord RELOAD c’est-à-dire réouvrir la négociation. Pour cela, il faudrait que les OS pesant au moins 50% de la représentativité (lors des élections) le demandent. Pour information, la CGT pèse 12% dans le groupe aujourd’hui suite aux élections de novembre 2023.
Question
Réponse CGT
Pour comprendre le recul, il faut prendre en compte le fonctionnement actuel Airbus. Pour les cadres Airbus, il n’y a pas de grille spécifique Airbus, c’est la grille métallurgie qui s’applique, mais avec une référence de 12 mois. Avec RELOAD, l’introduction d’une grille Airbus supérieure à celle de la métallurgie serait effectivement une avancée si celle-ci était restée sur 12 mois comme précédemment.
Pour bien comprendre, il faut regarder comment s’applique la grille de minima chez Airbus actuellement (avant RELOAD).
Lorsqu’un salarié obtient une promotion, son salaire mensuel est revu pour être placé au mini de grille métallurgie / 12. C’est ce qu’on appelle la mise au RMG (Revenu Mensuel de Gestion).
En revenu annuel, on a donc bien le mini de la métallurgie plus un 13e mois. Ce 13e mois vient comme un acquis supplémentaire au minima de la grille métallurgie.
Avec le nouveau statut RELOAD, le RMG égale le minima annuel /13, il n’y a donc plus vraiment l’acquis du 13e mois en plus du minima de la grille.
Prenons l’exemple d’une promotion vers IIIA en comparaison avec une promotion vers poste 14 (équivalent III A, même si on ne peut pas vraiment comparer)
Passage III A (ancienne convention collective)
– Minima annuel métallurgie actuel = 55 453 € soit salaire mensuel mini = 4 621 €. Sur l’année complète, le salariés touchera donc au minimum 55 453 € + 7% de 55 453 € = 59 335 €
Passage emploi 14 (nouvelle convention collective + accord RELOAD)
– Minima annuel Airbus = 59 076 € et la mise du salaire au RMG est de 4 544 €
Il y a donc un écart annuel de presque 259 € par rapport à un passage IIIA, et ce malgré un minima annuel de la grille RELOAD bien supérieur à celui de l’ancienne grille métallurgie.
A cela il faut ajouter que l’avantage qui existe entre la grille Airbus et la métallurgie dépendra des négociations futures. Si on peut penser que la grille Airbus sera toujours un peu plus élevée que la grille métallurgie, rien ne dit que l’écart sera maintenu à un niveau proche d’un 13e mois.
Autre point, la grille version ancienne convention collective métallurgie est la grille applifin cable pour 2023, c’est la dernière de ce type. La grille applicable pour 2024 est la grille Airbus RELOAD est la grille pour fin 2024. L’accord RELOAD prévoit un rendez-vous pour la renégocier mais pas d’obligation de s’aligner a minima sur la grille de la nouvelle convention collective (qui a été renégociée avec l’UIMM en juillet 2023).
Si on tient le même raisonnement, mais cette fois en comparant grille métallurgie sur 12 mois et grille Airbus sur 13 mois.
Passage emploi 14 (nouvelle convention collective + grille métallurgie sur 12 mois + 13e mois )
– Minima annuel Métallurgie = 57 070€ € soit salaire mensuel mini = 4 755 €. Sur l’année complète, Avec une prime 7%, le salariés toucherait donc au minimum 61 065 € . Avec un prime 13e mois, le salariés toucherait au minimum 57 070 € + 4 755 € = 61 825 €.
Conclusion
Dans tous les cas, le salarié est immédiatement perdant avec l’introduction d’une grille sur 13 mois, sans revalorisation de cette grille dès 2024.
Et sur le long terme, ce 13e mois va être grignoté, si la grille Airbus ne maintient pas un écart d’un mois au moins avec la grille métallurgie sur chaque niveau, ce qui est loin d’être une garantie puisque ce n’est déjà pas le cas.
Question
Savez-vous expliquer la différence de chiffres annoncés dans notre tract « depuis 2020, entre 4.9 et 8.2% de perte de pouvoir d’achat en fonction du salaire » et celui de FO : « budget cumulé sur 2020-2023 de 11.4% contre une inflation moyenne cumulée sur 2019-2022 de 8.4% soit +3% de pouvoir d’achat » ?
Réponse CGT
Premier élement de réponse : concernant l’inflation :