REVOLUTION NUMERIQUE A AIRBUS Pulse ou une nouvelle methode de travail?

La révolution numérique ou la digitalisation est un des enjeux et des chan-gements de société qui va impacter grandement le monde du travail et la société dans son ensemble. Cet impact aura des conséquences positives ou négatives suivant l’orientation que nous lui donnerons et c’est là que l’intervention de chacun peut être décisive.
La direction Airbus va tenter de profiter de cette révolution numérique pour mettre en place une nouvelle méthode de travail dans l’entreprise.
Dans le projet, point apparemment positif, la valorisation du collectif de travail est mise en avant.
Mais c’est par une méthode d’évaluation individualisée en continu des sala-riés entre eux avec la méthode 360°, sans analyse collective. Autrement dit tout le monde évalue ou surveille tout le monde. Le manager sera en con-trôle continu tout comme son équipe, entre salariés et entre les différents services. Il s’agit là aussi de trouver « le maillon faible ».
L’expérience est déjà en cours dans certains services du siège du Groupe Airbus. De véritables « tribunaux populaires » sont mis en place. Les salariés ne parvenant pas à atteindre leurs objectifs doivent se dénoncer publique-ment à l’occasion du point «entraide» et donner la part des activités qu’ils ne pourront pas réaliser à d’autres collègues «volontaires» pour prendre en charge et absorber ces activités supplémentaires. Les salariés souffrent, de nombreux arrêts maladie sont constatés, avec des visites régulières auprès du service de la médecine du travail.
La mobilité et le recrutement se feront au niveau du groupe avec ce nouvel outil, toujours en fonction des besoins du moment. On gère ainsi les emplois dans le groupe au plus près, sans tenir compte des facteurs humains, (fa-mille, déplacement, etc.).
Le but est d’arriver à ce que tous les salariés mettent leur profil personnel dans l’outil et que celui-ci soit visible dans tout le groupe qui est mondial, pour la mobilité. Ce système permettra aussi une accumulation de données individuelles, avec la possibilité d’une forme de fichage du salarié sur ces compétences, son évolution, etc. Toutes ses données échappent à tout con-trôle et les dérives sont un risque non négligeable.
Concernant la rémunération, le système salaire de base et prime variable sera généralisé pour tout le monde au niveau européen. Le salaire de base sera plus dépendant du poste que de la classification. De plus, le salaire aura une part variable plus importante. Dans le Groupe Airbus, en Espagne, en Allemagne et au Royaume Uni le paiement au poste est déjà une réalité. Les salaires sont moindres sauf en Allemagne où le syndicat reste puissant et où les droits sociaux sont encore avantageux.
Par exemple, en Grande Bretagne, il y a peu d’échelles de classification mais une grande disparité sur les salaires. Le paiement est bien au poste qui défi-nit la position et le salaire comporte une partie variable très importante. Ce qui fait que quand un salarié est rétrogradé dans un poste moindre pour x raisons, son salaire de base ne change pas, mais la part variable change, donc son salaire baisse. C’est ce que souhaite mettre en place la direction Airbus en France au travers de Pulse.
Avec le paiement au poste, l’expérience, la qualification acquise par l’ancienneté, les diplômes ne sont plus reconnus. Un ingénieur peut se re-trouver à un poste de technicien et donc payé comme tel.
De plus concernant la part variable avec Pulse, le salarié sera récompensé par un système de prime, plus un système de services sociaux sur étagère, par exemple, des actions, des aides diverses, formation chez soi pour l’investissement dans l’entreprise, du temps, des services personnels (garde enfant, etc.).
Le paiement au poste aux dépens de la qualification est une vieille revendi-cation du MEDEF. Le MEDEF souhaite casser les grilles de classification et le statut cadre, où des promotions sont systématiques et où la reconnaissance de la qualification et de l’expérience prime.
Par ailleurs, Il est nécessaire de dissocier la numérisation qui est un sujet en soi et le fait que la direction Airbus se serve de la numérisation pour appliquer une nouvelle méthode de travail. Il n’est pas question de refuser les évolutions techniques, au contraire nous devons investir dans la re-cherche et le développement pour notre avenir.
Pour la CGT, le progrès social doit servir au bien-être des salariés et des populations. La numérisation peut générer un gain de productivité impor-tant qui doit être orienté vers une diminution effective du temps de travail.

Site internet du syndicat
https://airbusce.reference-syndicale.fr/
Courriel : Syndicat.Cgt@airbus.com le 10 février 2016Pulse A5

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