La sécurité sociale
Nous sommes réunis ce jour pour fêter le 70eme anniversaire de la sécurité sociale voulue et crée en 1945 à fin d’assurer plus de bien-être à la population de notre pays.
Héritière des caisses ouvrières du 19e siècle, la sécurité sociale honore notre histoire et ceux qui l’on écrite.
Elle pose la solidarité et la démocratie au cœur du système social
(Ou chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins).
Une femme ou un homme en bonne santé paiera autant qu’un grand malade. Car il n’y a pas de pire injustice que la maladie. Elle peut frapper indifféremment de l’âge et de la classe sociale.
La sécurité sociale c’est la garantie que chacun sera protégé.
Ce point-là, est d’autant plus important que si la maladie frappe sans distinction, les personnes les plus fragiles et les plus démunies sont davantage exposées. Plus fragile car il y a des métiers où l’on met sa santé en danger, avec une durée de vie plus courte.
Sans la sécurité sociale, un salarié n’aurait pas les moyens d’assurer la prise en charge de sa santé.
Si tout ceci peut paraître évident, au point que personne ne pourrait le remettre en cause, quand on introduit des franchises médicales (quand bien même il ne s’agit que d’un euro non remboursé), les assurés paient davantage lorsqu’ils sont malades.
Pourtant, dès lors que la sécurité sociale rembourse moins : on encourage le recours au système assurantiel marchand, on remet en cause le caractère Universel de celle-ci.
Il faut avoir la lucidité et le courage de sortir de la seule logique de maîtrise des dépenses de santé mise en œuvre depuis trente ans et qui n’a rien réglé. De nous dégager du poids de la pensée unique qui travestit la vérité en parlant de charges sociales, pour s’engager à nouveau dans un nouvel équilibre de partage des fruits du travail, avec une meilleure régulation du capital au profit du travail.
La sécurité sociale est UNE et INDIVISIBLE.
C’est un ENSEMBLE cohérent faisant que toute la population, de la naissance à la mort, de l’individu à la famille, du travailleur, du privé d’emploi, du précaire, du jeune au retraité, des personnes les plus démunies aux personnes aisées; chacun d’entre nous est protégé face aux aléas de la vie, grâce à ce système solidaire. Quand on s’attaque à la sécurité sociale, qu’on la néglige, on s’en prend au lien qu’entretient le peuple avec ce système.
Oui la sécurité sociale peut et doit évoluer. Les changements de comportement sont à l’ordre du jour. Ainsi, elle doit renforcer son volet prévention, notamment chez les jeunes, les plus démunis et dans le monde du travail. Enseigner les bonnes pratiques, c’est assurer au plus grand nombre, un présent et un futur en meilleure santé. Mais nous devons également avancer sur l’accès aux soins pour tous et avec une meilleure prise en charge du Handicap.
Sans oublier le vieillissement et la prise en charge de la dépendance qui sont devenus, pour des millions de gens et leur famille, un fait marquant de notre société et une source importante d’incertitude sur l’avenir.
Enfin, en plein bouleversement de nos institutions et de notre organisation territoriale, l’accès aux soins pour tous et la proximité ne peuvent pas être des variables d’ajustements. Vivre et se soigner partout dans nos territoires est un enjeu pour une société solidaire et donc moderne !
Quand j’entends parler du trou de la sécurité sociale, je me dis que c’est un non-sens car, à bien y regarder, il s’agit d’un investissement pour le futur que nous devons assumer comme ont su le faire nos anciens, dans des conditions économiques bien plus précaires qu’aujourd’hui. En deux mots : un choix de société tourné vers un avenir meilleur que nous devons partager.
Parce que si la sécurité sociale est présentée en grande difficulté, elle l’est surtout par un manque de recette.
C’est le travail qui créé la richesse et la sécurité sociale doit retrouver la part qui lui revient dans cette répartition. C’est le socle même de sa fondation et la raison de son succès. C’est ce qui en a fait un acteur majeur de la reconstruction de notre économie et des forces productives, alors que le pays sortait de 5 années de guerre.
En cette période de crise sociale, politique et économique, il faut oser dire haut et fort que la sécurité sociale n’est pas un coût mais qu’elle est au contraire une richesse et son histoire en est la preuve.
En 2015, soixante-dix ans après sa naissance, la sécurité sociale n’est pas un problème, bien au contraire, elle détient une large part de la solution pour sortir de la crise !
Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que la sécurité sociale demeure un système universel, solidaire, humain, démocratique qui soit un modèle de référence pour les peuples.
Ici, au pays des valeurs du rugby, nous avons tous appris que le collectif et la transmission sont indispensables pour marquer l’essai gagnant.
La sécurité sociale fête ses soixante-dix ans dans une période où son extraordinaire modernité se heurte à bien des archaïsmes.
Alors comme l’appelait de ses vœux Ambroise Croizat, alors ministre de la Santé : « nous défendrons avec la dernière énergie cette loi humaine qui implique une action concrète sur le terrain, dans la cité, dans l’entreprise et qui réclame vos mains… »
Avec vous toutes et tous, permettez-moi de commencer cette noble mission, en souhaitant un grand et bon anniversaire à cette grande dame !!