La nouvelle classification des emplois entrera en vigueur le 1er Janvier 2024 dans toutes les entreprises de la métallurgie. Ce grand bouleversement est une conséquence de la nouvelle convention collective de la métallurgie, signée par la CFDT, FO et la CFE-CGC en février dernier.
La direction Airbus a commencé à expliquer comment elle entend déployer cette nouvelle classification au sein de notre groupe. Un chantier à risque pour les salariés !
Des conséquences explosives !
UNE GESTION DE CARRIÈRE UNIQUEMENT PAR CHANGEMENT DE POSTE !
La direction utilise des mots positifs, que le changement de poste ait lieu à la
hausse… ou à la baisse :
Une “évolution” de carrière est un changement d’emploi vers une même classe d’emploi ou vers une classe inférieure (réorientation choisie ou insuffisance professionnelle). Si vers une classe inférieure, cela peut entraîner un changement de la “structure de la rémunération” et/ou de la durée du travail. Ex : déclassement de F11 (cadre) à E10 (non-cadre), le salarié passera du forfait jour au forfait horaire et sa rémunération pourra baisser (au 1er changement de poste ultérieur au 01/01/2024) notamment à cause de la perte de la part variable.
Une “promotion” de carrière est un changement d’emploi vers une classe supérieure.
Les diplômes ne sont plus pris en compte !
Les fiches d’emploi ne comporteront plus de référence à un diplôme dixit la direction.
Ce qui permet à la direction de ne plus garantir un classement d’emploi minimum (et donc de rémunération minimum) pour les détenteurs de diplômes BAC+2 et BAC+5 !
Risque de chute !
LE GRAND DÉCLASSEMENT
La grande nouveauté de la classification à l’emploi, c’est la possibilité de déclassement ! En effet, aujourd’hui la classification est associée au salarié en fonction de ses diplômes et de son expérience et ne peut baisser. Demain, il suffit de faire “évoluer” le salarié vers un poste de classement inférieur. Un avenant au contrat de travail doit alors lui être proposé.
La direction dispose de moyens de pression pour faire accepter cet avenant qui peut entraîner un changement de la “structure de la rémunération” et/ou de la durée du travail (ex. page précédente déclassement cadre vers non-cadre). En cas de refus de l’avenant et sous certaines conditions, une procédure de licenciement peut être initiée (ex : si l’employeur invoque le “motif économique” prévu par le droit du travail).
LES AUGMENTATIONS SALARIALES POURRAIENT ÊTRE REMPLACÉES PAR DES PRIMES
Vous trouviez que les politiques salariales d’Airbus de ces dernières années n’étaient pas à la hauteur ? Vous n’allez pas être déçus !
Dans les planches présentées aux organisations syndicales (extrait ci-dessous), la direction envisage de remplacer les augmentations générales et individuelles (AG et AI) par des primes exceptionnelles !
Mais les primes sont temporaires, alors que le salaire reste et est soumis à cotisation !
UN CATALOGUE D’EMPLOIS INCOMPRÉHENSIBLE
La direction a mis en ligne son catalogue permettant de trouver la cotation de son emploi :
https://sites.google.com/airbus.com/reload/home/ressources-utiles
Vous pouvez retrouver la classe d’emploi associée à votre emploi actuel dans votre profil myPULSE.
Les revendications CGT
La CGT défend vos intérêts et porte vos revendications pour améliorer le projet d’Airbus et adapter le dispositif conventionnel :
- Garantir un niveau de vie : maintien des augmentations générales annuelles, indexées sur le coût de la vie + 2%. Ce qui prime, c’est le salaire !
- Vous protéger : un « clapet anti-retour » qui interdit le déclassement du salarié même en cas de changement de poste (maintien de la rémunération) ;
- Reconnaître l’expérience : promotion régulière vers un emploi de classe supérieure ;
- Reconnaître les diplômes et qualifications : intégration du niveau de diplôme correspondant aux compétences requises dans la fiche emploi CAP, BEP, BAC, DUT, BTS, BAC+5, doctorat…) ;
- Attirer et retenir : nous demandons à ce que la grille des salaires minima Airbus soit 20% supérieure à celle prévue dans la convention collective, qui est d’un niveau très bas (et même sous le SMIC !).
Ensemble on est plus forts !
Pour la CGT, les accords RELOAD doivent permettre des progrès et non des reculs pour tous les salariés dans un groupe qui affiche des résultats et des perspectives records !
La CGT continue de vous défendre lors de ces négociations. Pour obtenir des avancées, les salariés doivent se mobiliser derrière les syndicats pour peser dans un rapport de force qui leur soit favorable !
Contactez la CGT Airbus Avions syndicat.cgt@airbus.com