AIRBUS GROUP , DES RESULTATS RECORD MAIS POURQUOI FAIRE?

Le 24 février, AIRBUS GROUP a fait une communication sur ses résul-tats en 2015. Il en est ressorti :
• Une augmentation du carnet de commande qui dépasse 1000 milliards d’euros, soit plus de 15 ans de charge !
• Un chiffre d’affaire en augmentation de 6% (64,5 milliards d’euros);
• L’EBIT progresse encore en dépassant les 4 milliards d’euros. Cet indicateur progresse dans les trois divisions du Groupe (avions commerciaux, hélicoptères, défense et espace) ;
• Le résultat net progresse de 15% à 2,7 milliards.
Ces résultats traduisent le travail des 130 000 salariés du Groupe, de la chaine de sous-traitance et des intérimaires qui travaillent dans les ateliers, les bureaux d’études, les fonctions supports des différentes sociétés du Groupe.
Ces résultats devraient logiquement se traduire par des décisions qui renforcent les capacités industrielles du Groupe, qui valorisent le tra-vail et l’investissement des salariés, qui améliorent les conditions de travail.
Force est de constater que ce n’est toujours pas l’orientation propo-sée par le haut management.
Sur le plan industriel, la Recherche & Développement (R&D) autofi-nancée est stable à un très faible niveau (5% du chiffre d’affaire). Au-cun programme de nouvel avion n’est annoncé avant 2030. D’ici là, aucun dirigeant ne sera là pour répondre de cette décision incompré-hensible pour l’avenir industriel du groupe. Pour la CGT, la trésorerie doit être mobilisée pour relancer des programmes de R&D comme, par exemple, cette urgence d’un avion régional de 90 places. Il corres-pond à un besoin mondial et permettrait la continuité de savoir-faire dans les bureaux d’études ainsi que du maintien de centaines d’emplois y compris dans la chaine de sous-traitance. En se conten-tant de vivre sur les produits éprouvés, AIRBUS GROUP pourrait rapi-dement perdre l’avance technologique et économique que nous avons sur les concurrents.
Comme en 2015, le Groupe propose de continuer à dilapider la tréso-rerie pour racheter des actions afin de les détruire. C’est un bon moyen de faire monter mécaniquement le cours de bourse des ac-tions sur le marché mais en vidant les caisses du Groupe. Ce procédé purement financier est nuisible socialement, industriellement et éco-nomiquement.
Dans la même logique, le dividende proposé est encore en augmenta-tion de 8%. Les salariés aimeraient voir leur rémunération suivre le même rythme d’augmentation.
Sur le plan social, la pression ne se relâche pas. Au nom d’une soi-disant « compétitivité », les salariés devraient encore et toujours fournir d’avantage d’efforts. En 2015, la direction du Groupe a essayé (sans succès face aux résistances des syndicats qui ont refusé le chan-tage) d’augmenter le temps de travail des ingénieurs et cadres. Au-jourd’hui, elle veut retirer du temps de travail, le temps d’habillage et de déshabillage des ouvriers d’Airbus Operations. Des reculs de droits sont orchestrés dans Airbus Helicopters.
Les résultats sont là pour démontrer que notre Groupe n’a aucun pro-blème commercial ou concurrentiel. Mais pour s’enrichir toujours plus, actionnaires et cadres dirigeants, accentuent la pression sur les salariés. Cette intensification du travail se traduit déjà par une aug-mentation des risques psycho-sociaux. C’est inacceptable.
Pour faire face à nos engagements commerciaux, dans une perspec-tive d’efficacité industrielle, sociale et économique, la direction doit prendre maintenant les seules mesures qui s’imposent.
C’est à dire : D’investir dans de nouvelles unités de productions dans les pays fondateurs (France, Allemagne, Royaume-Uni et Espagne). D’embaucher des CDI en conséquence et en finir avec la précari-té dans nos entreprises. De mettre en place des plans de formations qualifiantes. D’engager des politiques de croissance salariale. D’améliorer les conditions de travail.

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