Accord salarial : le compte n’y est pas !!!

Que contient la révision de l’accord 2022-2023?

Avis CGT

La mesure phare de cette révision est la mesure talon (mini) de 100€. Cela va contribuer à corriger une partie des effets de l’inflation, en particulier pour les plus bas salaires qui sont plus durement touchés en raison d’une inflation très importante sur l’alimentation et sur l’énergie. Dans la révision de l’accord, ouvriers, techniciens et cadres vont voir leur salaire augmenter de 100€ minimum, montant plus favorable que 2% d’AG pour les salaires de base inférieurs à 5000€. Cette mesure peut permettre de soulager des situations de pouvoir d’achat mais arrive tardivement (en juillet et sans rétroactivité à janvier) et ne permet pas de rattraper l’inflation depuis début 2021 à savoir :

Sur 2021-2023, l’inflation cumulée est de 14,3% !!!

Sur 2021-2023, comparons les AG cumulées par rapport à l’inflation, selon trois niveaux de salaire :

  • Pour un salaire de 1740€ (plancher Airbus) : AG 2023 de 100€ (5,7%) + AG 2022 de 2% + AG 2021 de 1% = 8,9% – 14,3% d’inflation
    ⇒ il manque 5,4% !!!
  • Pour un salaire de 2000€, AG 2023 de 100€ (5 %) + AG 2022 de 2% + AG 2021 de 1% = 8,2% – 14,3%
    ⇒ il manque 6,1% !!!
  • Pour un salaire de 4000€, AG 2023 de 100€ (2,5 %) + AG 2022 de 2% + AG 2021 de 1% = 5,6% – 14,3%
    ⇒ il manque 8,7% !!!

Pour la CGT, la politique salariale ne doit pas seulement servir à courir après l’inflation, mais aussi à garantir le déroulement de carrière. Pour doubler le salaire sur la carrière, il faut 1,7% par an en plus de l’inflation.

Pourquoi la CGT n’a pas signé

Après consultation de ses adhérents, la CGT a décidé de ne pas signer la révision de l’accord. La mesure d’un mini à 100€ est certes une avancée par rapport à l’accord précédent (1% AG au 1er juillet 2023) mais elle est insuffisante pour rattraper l’inflation et le déroulement de carrière de ces dernières années. La CGT continuera de porter la nécessité d’augmenter les salaires tout au long de l’année 2023 et 2024 pour compenser l’inflation mais aussi pour reconnaître le savoir-faire et l’expérience.

Revendications CGT

  • Une AG de 200€ pour tous, pour approcher le salaire plancher d’Airbus d’un SMIC à 2000€ (revendication de la CGT au niveau national)
  • Mise en place de l’échelle mobile des salaires (indexation de tous les niveaux de salaires sur l’inflation)
  • Le doublement du salaire sur la carrière entière avec une progression linéaire pour reconnaître l’expérience et la qualification (soit +1,7% d’augmentation par an en plus du rattrapage de l’inflation), contrairement à la classification RELOAD qui ne reconnaît que le poste
  • Le retour à une négociation annuelle a minima pour la politique salariale, car les accords salariaux, comme celui de 2022 sur 2 ans, ne permettent pas de suivre les évolutions de l’inflation

Avec un EBIT (bénéfice avant impôts) de 5,6 Milliards d’euros en 2022, soit près de 42 000€ pour chacun des 134 267 salariés du groupe dans le monde, Airbus a tout à fait les moyens de satisfaire ces revendications. En revanche pour les actionnaires, le dividende versé par action augmente de 20% en 2023.

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Plus il y aura de réponses, plus les résultats seront représentatifs !

 

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Une réaction

  1. Je partage avec vous une observation sur ma carrière (débutée en 1986).
    Je suis cadre, ingénieur de formation.
    J’ai fait une bonne carrière d’ingénieur. Je suis performant et engagé. A certain moment, il m’est arrivé de travailler à 200% de charge pendant plusieurs mois d’affilée (2de moitié de 2020 par exemple).
    Mes responsabilité et ma productivité n’ont cessé d’augmenter. Je suis bien loin de l’ingénieur débutant.
    Pourtant…
    Quand je regarde l’historique de mes salaires modéré par l’inflation INSEE, aujourd’hui je gagne moins qu’en 1990.
    De même, en les corrigeant par l’inflation cumulée depuis 1990, j’ai observé que les salaires d’embauche on baissé de près de la moitié par rapport à ceux de cette époque.
    Un nouvel ingénieur ENAC (école groupe 1, le gratin) gagne à peine le salaire d’un technicien de l’époque.

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